2 décembre 2007
poëme lyrique
ORPHÉE
Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
L'admirable ! ... Le feu, des cirques purs descend;
Il change le mont chauve en auguste trophée
D'où s'exhale d'un dieu l'acte retentissant.
Si le dieu chante, il rompt le site tout-puissant;
Le soleil voit l'horreur du mouvement des pierres;
Uneplainte inouïe appelle éblouissants
Leshauts murs d'or harmonieux d'un sanctuaire.
Ilchante, assis au bord du ciel splendide, Orphée!
Leroc marche, et trébuche ; et chaque pierre fée
Se sent un poids nouveau quivers l'azur délire;
D'un temple à demi nu le soir baigne l'essor,
Et soi-même il s'assemble et s'ordonne dans l'or
A l'âme immense du grand hymne sur la lyre!
Référence. Valéry, Album.
Publicité
Commentaires